DEVOIR : Elle ne parvenait pas à s’endormir, alors, elle essaya de compter les moutons. Mais soudain dans sa tête, ce qu’elle a vu… »

Elle n’arrivait pas à s’endormir. Alors elle essayait de compter les moutons. Mais soudain dans sa tête, elle vit un mouton plus gros que les autres. Comme une caméra circulant au milieu du troupeau, les bêtes serrées les unes contre les autres semblaient s’écarter à son passage. Elle avançait en direction du gros mouton jusqu’à ce que l’objectif paraisse s’immobiliser devant le gros animal. Sa taille imposante l’inquiéta et réveilla même un peu plus son esprit qui n’était décidément pas décidé à la laisser dormir du sommeil des justes. Cependant, prise au piège de ce rêve éveillé, son regard essaya de dénicher où se trouvait la tête dans ce tas de laine bouclée. Elle sentit ses mains comme aspirées par les boucles parmi lesquelles elle ne trouvait ni les yeux ni la gueule du gros mouton, ou plutôt de l’énorme boule de poils laineux de son imagination. Ce rêve était-il en train de devenir un cauchemar éveillé ? Elle ouvrit les yeux pour mettre fin à ses horribles pensées pour constater que la boule de poils laineux avait soudain une texture plus douce et que ce n’était rien d’autre que la jolie chevelure bouclée de sa fille qui venait à l’instant de la rejoindre dans son lit.
Sylvie Trabuc
ELLE NE PARVENAIT PAS A S’ENDORMIR ……. Alors elle essaya de compter les moutons : un mouton, deux moutons, trois moutons. Les yeux de Stéphanie se fermèrent lentement. Elle réalisa alors qu’elle ne voyait plus de mouton, et qu’ils avaient été remplacés par de magnifiques bébés, tous plus beaux les uns que les autres. Tout d’abord un petits blondinet bouclé au grands yeux bleus, puis un petit métisse aux cheveux crépus et aux immenses yeux noirs. Le troisième était roux, au yeux verts et malicieux. Tous la regardaient en riant aux éclats et en sautant dans tous les sens. Ils revenaient sans cesse dans le même ordre, comme dans un jeu où ils auraient dû gagner une course. Il fallait avancer très vite pour essayer d’être le premier à franchir une étroite porte lumineuse qui scintillait et les attirait comme la lumière les papillons.
Stéphanie les encourageait. Ils lui plaisaient tous et elle n’aurait pas su lequel choisir. Tout ce petit monde sautait et tournoyait. Tout à coup, un vacarme infernal se fit entendre, la panique s’empara de chacun et brusquement le petit métisse franchit la porte scintillante. Stéphanie fut réveillée par la sonnerie de son Iphone. Encore à moitié endormie, elle se rappela avoir fait, la veille, un test de maternité qui s’ était avéré positif. L’interprétation de ce rêve lui posait un réel problème : « comment expliquer à son compagnon blond aux yeux bleus la victoire du petit métisse. Sans doute un caprice des arbres généalogiques.
Heureusement que tout cela n’était qu’un rêve……
Françoise Ravelli

Celui qu'elle n'attendait plus
Elle ne parvenait pas à s’endormir, alors, elle essaya de compter les moutons. Mais soudain, dans sa tête ce qu’elle a vu la fit sursauter. Un homme s’avançait vers elle nonchalamment, d’un pas peu pressé. Elle s’arrêta de compter et se focalisa sur la longue silhouette. Vêtu d’un jean, d’une chemise à carreaux et d’un gilet sans manche en peau de mouton retournée, de grosses chaussures aux pieds, il approchait, son chien sur les talons. De longs cheveux blonds, des yeux bleus lumineux, le teint basané par les longues journées en plein air, un sourire aux lèvres. Dieu qu’il était séduisant ! Et quel naturel dans sa façon de marcher, insouciant aux regards des autres, fumant, décomplexé, une Gitane. La loi anti-tabac, il ne semblait pas connaître. Il était si différent des hommes qu’elle côtoyait habituellement, toujours pressés, guindés, tous semblables et même interchangeables. Fascinée, elle en oublia complètement les moutons qui semblaient s’être arrêtés de bêler. L’air embaumait le thym. Elle se sentait flotter, d’une légèreté inhabituelle. Elle savait pourquoi. Elle avait enfin trouvé l’homme de sa vie. Et cette fois, pas besoin de réfléchir. Elle savait qu’il était Celui qu’elle n’attendait plus. Lorsqu’il fut tout près et ouvrit la bouche, découvrant des dents carnassières, elle ne lui laissa pas le temps de parler. Elle s’élança vers lui en courant… et se retrouva par terre, à côté du lit avec une violente douleur à la tête qui venait de heurter le chevet.
Monique Vasapolli
Elle ne parvenait pas à s’endormir, alors, elle essaya de compter les moutons. Mais soudain dans sa tête, ce qu’elle a vu c’étaient des centaines, des milliers de paires de chaussures. Il y en avait de toutes les couleurs et de toutes les formes : des bottes, bottines, escarpins, mocassins, sandales, sandalettes, claquettes, tennis, plates, à petits talons, à talons aiguilles, bref, le paradis des chaussures pour aller avec tous ses vêtements. Un vrai bonheur ! Dans sa tête, elle choisissait une tenue et, immédiatement, trouvait les chaussures idéales. Au bout d’une dizaine de tenues, son corps s’alourdit, ses paupières se fermèrent et elle s’endormit paisiblement.
Fabienne
DEVOIR : Sandwich
L’écran de télévision annonça… Il poussa un profond soupir de soulagement.
Avec des mots obligatoires : angoisse – douloureux – paradis – orange – bleu

Mariage princier
L’écran de télévision annonça le mariage du prince Willem-Alexander, fils de la reine Béatrix des Pays-Bas avec la princesse Victoria de Suède. Ce mariage princier représentait pour beaucoup de nostalgiques les fastes de la monarchie qui opéraient encore dans les mémoires encombrées d’histoires de prince valeureux en armure et de princesse courageuse à la longue chevelure mordorée que nous racontent si souvent les livres de jeunesse, y compris les plus modernes.
L’émission « secret d’histoire » mentionnait l’angoisse des forces de sécurité qui faisaient face à un rassemblement de population sans précédent. De mémoire, même le jubilé de diamant de la reine Elisabeth n’avait connu autant d’engouement. Victoria et Willem-Alexander avait déjà défrayé les chroniques des magasines people et leur amour avait attendri jusqu’au plus vigoureux des antimonarchistes. L’ensemble de la population suédoise et hollandaise avait souhaité assister à l’évènement tant attendu. Ces deux-là formaient un très beau couple et en ces temps de situation économique difficile, les gens avaient peut-être aussi besoin de voir la beauté des choses et des êtres.
Ainsi, le souvenir douloureux de la disparition du roi Charles-Auguste de Suède s’effaçait discrètement et l’union de ces deux jeunes personnes réchauffait les cœurs d’une foule en liesse. L’enthousiasme des habitants des deux pays respectifs débordait sur l’Europe entière, voire même jusqu’en Amérique. Du Canada à la Terre de Feu, de Johannesburg à Vladivostok, le monde entier suivait le reportage de cet évènement si particulier. Toutes les villes, les ports, les campagnes, de Suède et des Pays-Bas, avaient déployé fleurs et drapeaux aux couleurs orange et bleu du couple princier. Les fleuristes avaient agencé des gerbes d’iris avec les œillets d’Inde, des bouquets de bleuets avec les petites roses orangées. Dans les panières, les clémentines s’harmonisaient tendrement au papier de soie bleu et à quelques myosotis dispersés ça et là. Dans toute l’Europe circulaient de nombreux produits dérivés à leur effigie. Tout le monde voulait goûter à leur joie qu’ils partageaient sans réserve.
Stéphane Bern, le présentateur, précisa qu’après la célébration de leur union, Victoria et Willem-Alexander partiraient en lune de miel dans un petit coin de paradis qui ne serait pas révélé afin de leur garantir intimité et petit bonheur à deux.
Cocoonée entre les coussins de son lit à baldaquin, Fafa pensa que les belles histoires d’amour n’existaient pas que dans les livres. La larme à l’œil, elle poussa un profond soupir de soulagement.
Sylvie Trabuc
EXERCICE: écrire une histoire à partir de photos

- Chauffeur de maître
« J’ai pourtant prévenu Madame, la Simca 5 n’est pas de circonstance..
Mais comme d’habitude, madame n’en fait qu’à sa tête…. »
Debout à l’arrière du véhicule, Raoul, le chauffeur particulier de Madame la baronne, s’affaire en silence, mais son mécontentement est si palpable que Pierre devine ses pensées intérieures.
Pierre, c’est le voisin d’en face.
Le miraculé de l’accident de la route qui a expédié ses trois meilleurs amis dans l’au-delà, un soir où il roulait trop vite et très ivre.
Pierre observe, caché derrière les rideaux de son salon , la vie qui continue de défiler sous mes yeux. C’est son occupation favorite : le spectacle de la rue !
Il faut bien qu’il passe le temps, dans son fauteuil roulant, depuis qu’il a décidé de ne plus sortir de chez lui…..
Donc ce matin, alors que la neige tombe à gros flocons, Raoul, le chauffeur de Madame la Baronne, s’affaire, toujours imperturbable. Il charge la Simca 5 de paquets de toutes les formes…. Quelle idée ! En plein hiver, des cartons qui ressemblent à des grandes boîtes de gâteaux, alors que Madame la baronne ne reçoit plus personne ?
Pierre est perplexe : il se penche un peu plus vers la fenêtre, écarte doucement le rideau. Son attention attirée par des points rouges sur la neige, un deux, trois, et encore, encore, jusque devant les pieds de Raoul qui n’a rien remarqué, pressé d’en finir avec son chargement…
Deux jours après, à la une du journal local :
« Madame La Baronne a tué sauvagement son compagnon âgé de 20 ans, qui s’apprêtait à le quitter…. Elle l’a soigneusement découpé en morceaux, et rempli les boîtes à gâteaux. Raoul, son dévoué chauffeur, ne s’était douté de rien…. »
Mais Pierre, le voisin, veillait au grain, et il accomplit son devoir de citoyen en dénonçant le meurtre sauvage de Madame la Baronne qui l’avait toujours méprisé du haut de sa noblesse déchue et ruiné
Marie-Pierre Beaulier, Nouméa, le 8 juillet 2013

Ah le bon temps ! Le temps où les femmes restaient au foyer à s’occuper de leur cher intérieur et de leur petite famille. Que d’avance technologique pour les satisfaire et pour alléger leurs tâches ménagères.
C’était le temps de la profusion, du plein où on pouvait jeter allègrement dans les belles poubelles sans se soucier de l’environnement.
Messieurs, les ingénieurs, pourquoi êtes-vous allez si loin dans la technologie, permettant aux femmes d’avoir encore plus de temps libre. Mais pourquoi ?
Voyez où elles en sont arrivées. Avec plus de liberté, elles se sont soulevées pour obtenir le droit de vote, de travailler et même de divorcer. Aujourd’hui, le combat est sur l’égalité des sexes avec la mise en place de lois. Il reste encore des différences mais très peu.
Où sont les écrits imposés par l’homme, l’éducation prodiguée pour que la femme soit une bonne ménagère.
Il y avait des couleurs pétantes et chatoyantes, forçant la joie et la bonne humeur. Elles étaient belles dans leurs ensembles cintrés, suscitant le désir…
Ah la belle époque, pourquoi je n’y suis pas né !!!
Arnaud Decombis
Petites filles sages

Petites filles sages
Les petites s’alignaient côte-à-côte sur la marche d’escalier de bois et laissaient parfois entrevoir leur petite culotte d’écolière que leur tablier trop court ne permettait de cacher. Un livre sur les genoux, on ne pouvait certifier que ces toutes-jeunes filles apprenaient la leçon du jour ou s’offraient une pause lecture en guise de récréation. Quoi qu’il en fût, le soleil jouait de ses rayons dorés dans leurs cheveux coupés au carré pour la plupart d’entre elles, laissant leur visage d’ange dans l’ombre de la réflexion.
Derrière les enfants, la porte, d’un bois plus foncé que les lattes horizontales qui constituaient la cloison du bâtiment, sans doute l’école, était restée entrouverte. A travers le carreau sale on pouvait cependant apercevoir comme une ombre et imaginer qu’une quelconque maîtresse veillait au caractère studieux de la scène.
L’image ainsi fixée incitait au silence : chut, les filles lisent !
Sylvie Trabuc
Dans le grenier de ma grand-mère je suis tombée sur cette photo de classe des années 1950. C’est moi la première à gauche et j’essaye de me rappeler le prénom de mes petites copines. Je reconnais Martine, Claudine, Jacqueline, Nicole et Sophie. Nous avions formé « le clan des six ». Sur la photo nous portons toutes la même petite robe à carreaux bleus et blancs et les mêmes petites ballerines .
Notre institutrice, Soeur Anne-Marie, avait décidé de punir notre petite bande pour avoir perturbé la classe par nos bavardages incessants. C’est comme cela que nous nous retrouvons toutes les six assises sur une petite marche devant la porte de la classe
C’est à ce moment précis que Monsieur Georges, le photographe, fait son apparition. Comme chaque année, il vient prendre les photos de toutes les classes. Il est très surpris de nous voir assises et studieuses et décide d’immortaliser ce moment.
Françoise Ravelli

C’était aujourd’hui qu’avait lieu la distribution de poudre de Perlimpimpin. Avec papa et maman, nous nous étions levés aux aurores. Malgré tout, lorsque nous arrivâmes chez le droguiste du 3ème arrondissement, une foule impressionnante attendait déjà. Tout le monde riait et s’apostrophait. Nous connaissions la plupart des gens, ils étaient nos voisins. Mais pourquoi avaient ils tous besoin de cette poudre ? Avait il un malade chez eux, une fille qui se mourrait de langueur ? Un ancêtre qui perdait la tête ? Un bébé chétif qui avait du mal à vivre ? Pas à notre connaissance, pourtant. Comme nous le savions tous, cette poudre de Perlimpimpin guérissait tout et nous espérions bien qu’elle aurait un effet bénéfique sur mon petit frère qui, comme tout le monde le disait avait « le diable au corps ». Même le curé qui était presque un saint homme ne pouvait plus supporter ses facéties : colorant rouge dans l’eau bénite, coussin péteur sur les bancs de la grand messe, poil à gratter au catéchisme. Sans parler des animaux qu’il torturait et des vieux qu’il rendait chèvre. Vraiment, nous n’en pouvions plus !
Chaque famille avait droit à dix grammes. Dix précieux grammes qui, dès qu’elles étaient reçues, allaient précipitamment dans la poche des bénéficiaires qui s’en allaient en courant comme des voleurs. Nous attendîmes longtemps, discutant avec les uns et les autres. Mais lorsque ce fut notre tour, le rideau se ferma : il ne restait plus rien !
Fabienne
EXERCICE : « Je me suis aperçu que les mots qui servent à exprimer le plus concret, le plus immédiat, avaient été formés en monosyllabes : la vie, la mort, la paix, l’air, l’eau, le feu, Dieu, le cœur, la main,… Je me suis constitué un dictionnaire de 1 753 mots. » Gilles Vigneault
Essayez de rédiger un texte en n’employant que des mots d’une seule syllabe.
Dieu,
Tu pries tu bois tu mens
Tu joues tu perds tu ris
Tu nous niques, tu nous tues
Je te nie
Je te rends à ce que tu es :
Rien !
Marie-Pierre Beaulier, Nouméa, le 8 juillet 2013
Les cloches sonnent le glas de leur plus beau jour : Claude et Will sont nés tous les deux à huit heurse vingt et leurs chairs font la joie de tous. Ils sont beaux et gros comme on aime. Fruits de la terre d’en haut, où les prunes reines sont mûres à cœur pour l’eau de vie.
Sylvie Trabuc
Moi je suis gaie (ou gay ?), belle, blonde aux yeux bleus. Mais je n’y suis pour rien ! Mon père et ma mère m’ont fait comme ça. Et tous les jours je ris, car on ne voit de moi que ce que je veux bien qu’on voit.
Monique Vasapolli
- Mais qu’est ce que tu as ?
- J’ai mal !
- T’as mal où ?
- A la tête, au cœur, à la main… J’ai soif, j’ai faim, j’ai froid !
- Fous moi la paix, stop ! J’en peux plus. Tu ne peux avoir ni mal au cœur, ni à la tête, tu n’en as pas ! Tu ne penses qu’à toi ! Dieu t’a fait sec, comme la mort ! Allez, viens contre ma peau, bois un peu d’eau, respire l’air frais du soir et aime moi…
Fabienne